Artiste à domicile (EP08) : depuis Madrid avec l’illustratrice Be Fernández

Mai 15, 2020 | Lifestyle

Depuis le début de la crise, Sneaker Spirit prend des nouvelles des créateurs et créatrices dont nous apprécions le travail. Direction l’Espagne, pour aller rencontrer Be Fernández, qui a fait de sa passion son métier d’illustratrice depuis 3 ans. Elle est aussi devenue designer. Confinée chez elle, à Madrid, @TheGirlWithAHat a continué de régaler ses 19k followers sur Insta avec son projet coloré « Dreams Of Quarantine », et a contribué au #hometeam d’adidas.

Sans parler de ta coupe « naturelle » (cf post ci-dessus), comment la quarantaine a-t-elle affecté ton travail ?
Ah ah, je prévoyais en fait de changer ma coiffure, du coup, retour forcé à ma coiffure naturelle ! Pour moi, c’était un peu difficile de travailler ces jours-ci. Ici en Espagne, on a passé presque deux mois sans même pouvoir marcher, ou sortir faire du sport : c’était difficile de garder l’esprit clair et de pouvoir produire un travail créatif, sans aucun type de stimulus ou d’expérience motivante. Maintenant, je me rends compte de l’importance de simplement prendre un verre avec des amis, ou de faire une promenade pour se vider l’esprit. Je continue de bosser et j’essaie de ne pas trop me mettre la pression : je suis consciente que mon rythme est un peu plus lent que d’habitude, mais nous vivons une situation extrême, et c’est tout à fait normal. Maintenant, on peut ressortir un peu, donc je suis convaincue que mon esprit et mon envie de travailler se rétabliront progressivement !

Tu as produit une série de dessins intitulée « Dreams Of Quarantine », tu peux nous raconter ?
C’est un projet personnel dans lequel je traduis mes rêves les plus étranges et les plus mystérieux de ces derniers jours en histoires racontées à travers des vignettes. En dehors de ce projet, j’essaie d’utiliser le dessin pour m’échapper de cette situation et évoquer d’autres souvenirs … Je pense que nous avons trop d’infos, constamment sur le virus, dans l’actualité, sur les réseaux sociaux et dans nos conversations, alors j’essaie de trouver d’autres sujets pour distraire les gens à travers mes dessins.

Et puis tu as participé au #hometeam lancé par adidas ?
C’est un projet que j’ai adoré faire ! Je collabore avec adidas depuis environ trois ans maintenant, ils me soutiennent depuis le début. Ici en Espagne, adidas a une équipe de gens qui sont très impliqués dans la culture locale et savent absolument tout ce qui se passe ! C’est vraiment génial qu’une marque que j’aime depuis que je suis s’intéresse à mon travail et essaie de le soutenir. Sur #hometeam, la D.A. était assez libre : avec la passion que j’ai pour dessiner les sapes, je me suis inspirée de leurs collections de tennis des années 80.

Comment définirais tu ton style à toi ?
Mon style de dessin est très simple mais avec une attention particulière aux petits détails. J’utilise le contraste entre les épaisseurs de lignes et les couleurs généralement plates et/ou vibrantes, pour créer une réalité fortement influencée par le monde des rêves. Ils se réfèrent généralement au monde de la mode : j’aime dessiner des vêtements et des coupes qui attirent mon attention et les utiliser pour habiller mes personnages. Moi, ce qui me définit le plus, c’est le streetwear. J’aime beaucoup les coupes droites pour hommes, les vêtements oversize, mais aussi les tops moulants et les très grosses baskets. J’aime la mode qui utilise des coupes unisexe et des mélanges de textures, comme le font des designers tels que Martine Rosé ou le collectif coréen Ader Error.

Justement, ton leust de confinement, c’était comment ?
Je dois admettre que même si j’aime m’apprêter, j’ai passé toute la quarantaine … en survêtement. Je suis assise toute la journée pour bosser, ça aurait été super inconfortable de porter d’autres vêtements. Ce que j’ai le plus porté, c’est un survêtement adidas, histoire d’être quand même stylée. Curieusement, les baskets que j’ai le plus portées sont les Ozweego de Raf Simons. Elle sont super larges, il suffit juste de mettre le pied dessus pour les enfiler ! Je les ai dans mon studio, toujours à portée pour descendre, donc je peux au moins dire que je suis sortie faire mes petites courses avec style ah ah !

Et à part le dessin, comment tu as passé le temps ?
Quand je ne dessinais pas, je caressais mon chat ! Je faisais des visio avec les potes, de l’exercice à la maison, je regardais Netflix, je cleanais la maison ou je passais mon temps sur Instagram.

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