« Break » : Freestyles, Tags et Stan Smith en BD

dans

Une bande dessinée 100% Hip-Hop vient bousculer les étagères de nos librairies : ça s’appelle Break, ça raconte l’histoire d’Aaron et Marcus, deux gamins du South Bronx des années 70, qui vont découvrir et grandir avec le Mouvement, de la danse au graffiti en passant par les block parties. Ce ne sont pas des Cainris qui ont signé cette histoire très documentée, mais bien deux Français : Cédric Liano et Florian Ledoux, aujourd’hui installés à Angoulême. On a posé 3 questions à ce dernier avant de nous jeter sur ce livre, qui annonce une jolie série. 

Comment vous avez eu l’idée de raconter cette histoire ?

Florian Ledoux : L’Amour du Hip-Hop, avec un grand A. Passionné depuis l’adolescence, j’ai été marqué par ce mouvement. J’ai grandi à Amiens et dans les années 90, il y avait une petite scène Hip-Hop assez dynamique : des groupes de rap, des graffeurs … Tout cela m’a inspiré, m’a permis de me construire. Autre passion, le dessin et la bande dessinée. C’est grâce à elle que j’ai rencontré celui qui allait devenir mon co-auteur, Cédric, sur les bancs du lycée, et que l’idée de travailler sur un projet ensemble a germé. Cédric a une formation purement BD, et surtout on a pu bénéficier de son expérience car il a édité un premier ouvrage – Amazigh, itinéraire d’hommes libres – qui raconte l’histoire vraie d’un jeune Marocain qui entreprend la traversée vers l’Europe. Ensemble, nous nous lançons dans BREAK, une histoire du Hip-Hop. 

Se documenter pour mieux raconter : on sent au fil des pages que vous avez pas mal travaillé en amont pour la crédibilité de vos dessins ? 

Merci ! Nous avons fait un gros travail de documentation, notamment avec le livre de Jeff Chang, Can’t stop, won’t stop. C’est un livre qui raconte la genèse du Hip-Hop en mettant l’accent sur le volet politique et social de la société américaine de cette époque-là. Les références sont hyper pointues ! Côté graffiti, le travail de Henry Chalfan et Martha Cooper avec Subway Art est une oeuvre magistrale mettant en lumière les graffitis des années 70/80 dans le métro New Yorkais. Il y a aussi mes deux films favoris Il était une fois le Bronx et Menace To Society. Côté musique, avec Cédric on s’est replongé dans les playlists old-school pour se mettre dans l’ambiance : James Brown, Nina Simone (« To be young, gifted and black« ), Gil Scoot-Heron (« The Revolution will not be televised« ) ou encore l’incontournable Incredible Bongo Band qui ont été des piliers dans l’histoire de la musique noire américaine. 

Cette histoire se passe aux Etats-Unis, vous auriez pu l’écrire avec la France comme toile de fond ?

Dans un premier temps, c’est ce que nous voulions faire, mais cette idée n’a pas retenu l’attention des éditeurs … Peut-être étaient-ils encore un peu frileux pour parler du Hip-Hop, des banlieues, etc. La culture Hip-Hop a beau être majeure en France et partagée par beaucoup, elle n’est encore que peu représentée dans les médias dominants. Aborder le Hip-Hop par le biais de son histoire, ses origines – dans le Bronx aux Etats-Unis – a permis de mettre une certaine distance je pense. BREAK est la première BD de création française qui parle de Hip-Hop : c’est une petite porte qui s’ouvre et on espère que ce ne sera pas la dernière !

BREAK, volume 1. Editions Steinkis, en librairies. 

Aya Nakamura présente son make-up en collab’ avec M.A.C

Revivez la fabuleuse carrière de Michael Jordan en 5 paires iconiques