Ce que l’on retient de la Paris Fashion Week Homme

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La Paris Fashion Week Homme dans sa version digitale avait lieu fin janvier. Décryptage de ce qu’il fallait retenir de la saison Automne/Hiver 2021-2022.

Louis Vuitton

Virgil Abloh présentait un film poétique et puissant. Inspiré de l’essai autobiographique « Un étranger dans le village » du romancier américain noir et homosexuel James Baldwin. Le livre raconte son histoire au sein d’un village Suisse dans les années 50. Pour le show, le directeur artistique orchestre une réflexion politique sur le racisme, l’homophobie, la « normalité ». La performance multidisciplinaire Vuitton révèle des pièces abouties aux références pop culture.

La collection comprend des kilts, des (très) longs manteaux aux coupes étroites, des silhouettes de cow-boys urbains, des varisity jackets. Les classiques sont élégants et prennent une tournure théâtrale. D’autre part, des tissus africains sont noués autour des chemises ou des tailorings. Hommage aux origines ghanéennes de Virgil. L’idée du voyage est omniprésente : des avions sont déclinés en sac, en boutons tandis qu’un top spectaculaire fait son apparition. Le pull est transformé en maquette des grands monuments parisiens. Encore un coup de maître chez Louis Vuitton.

Dior

Quand Kim Jones entre en scène pour Dior, il ne change pas les bonnes habitudes : il collabore avec un artiste exceptionnellement renommé. Après Kaws, Daniel Arsham et Kenny Scharf, place à un monument de la peinture sauvage et fragile. En effet, la fusion entre l’art et la mode s’opère ici avec le peintre écossais Peter Doig, qui vient twister les pièces de la maison française. La palette de couleurs, les imprimés animaliers sur mohair ou encore les chapeaux feutrés peints à la main sont une ôde à son oeuvre.

Plus encore, le peintre a travaillé main dans la main dans le studio de Kim Jones des mois durant. Tandis que certaines pièces de ses oeuvres sont reproduites à l’identique, les deux hommes ont aussi collaboré sur la scénographie. Autre faits marquants : la représentation de Bobby, le chien de Monsieur Christian Dior et le lion, clin d’œil à Pierre Cardin et au costume créé pour son ami en 1949.

Casablanca

Casablanca, qui jusqu’ici se qualifiait comme menswear, fait entrer la femme dans ses rangs. Dans un mini film aux allures rétro tourné au beau milieu d’un hôtel baroque, l’imprimé arlequin/damier fait son eldorado. Les motifs 70’s ornent les chemises en soie, les bobs, les pantalons, les robes : Charaf Tajer avait bien besoin de sourire après une année éprouvante. Et nous aussi.

Plongé dans une after party fictive censée se dérouler à Monaco après qu’un champion de Formule 1 ait gagné sa course, le spectateur assiste à une réunion déjantée où chaque mannequin est coloré, sophistiqué. Et qui dit Monaco, dit Casino donc pourquoi pas intégré les célèbres symboles des cartes à même le vêtement. Pari réussi, la collection pique définitivement nos cœurs.

Pigalle Paris

Stéphane Ashpool et sa joyeuse bande made in Pigalle, l’un des quartiers parisiens les plus diversifiés et significatifs pour les contre-cultures, revient avec un show performance mélancolique. Si Pigalle a accueilli dans les années 30 des cabarets de Jazz réputés, le directeur artistique de la marque lui fait honneur dans son introduction. Les premiers modèles revêtent des couleurs douces et pigmentées, des textures mêlées : satinées, pailletées, du cuir, de la fausse fourrure. Comme ce costume turquoise, cassis ou anisé, ce bomber au col relevé ou ce manteau mi-laine mi-furry. Le tout, autour d’une Air Jordan 1 Mid en velours. Collaboration à l’horizon ?

Le sportswear et le luxe s’épousent ensuite au cours d’une ride à vélo, symbole de liberté. On y découvre une série de hoodies, des vêtements utilitaires modulables (vestes, gilets et pantalons) puis des pièces fortes comme un bomber scintillant métallisé ou un long manteau en cuir patiné. Comme le label Andrea Crews récemment, la collection « Cycle to New Cycle » devrait être très bientôt distribuée en ligne.

Y/Project

Pour Glenn Martens, le diable est dans les détails. Entre opéra et éléctro, les modèles défilent dans un entrepôt vide. Nous le savons, le belge est un spécialiste du trompe l’oeil et de la distorsion. Les proportions d’ Y/Project de cette saison sont donc toujours aussi dingues tout en étant toujours aussi portables.

Cette prouesse s’étend grâce aux jeux de drapés, de découpe tandis que l’insertion de fils flexibles ou l’ajout de divers boutons pressions permet de moduler plus que jamais les pièces. La capuche du hoodie vient se nicher sur l’épaule, les pantalons se parent de santiags en tissu, les chemises sont tordues, les cols des doudounes se redressent, les écharpes engloutissent les modèles… Et pourtant. L’harmonie est palpable. On ne manquera pas non plus de remarquer une nouvelle collaboration avec Canada Goose et une fusion des lignes homme et femme.

Phipps

Au coeur du trailer alarmant Phipps digne d’un blockbuster, un seul enjeu : la catastrophe climatique se déroulant sous nos yeux. « Nous avons rencontré l’ennemi, et l’ennemi, c’est nous même » narre la voix off. La marque s’est donc associée à HEROES pour une campagne de financement dont les fonds seront reversés à l’ONG Oceanic Global. Avec cette nouvelle collection « Endurance », Spencer Phipps affirme sans détour son engagement pour la préservation de nos ressources.

Le designer américain utilise donc pour ses pièces des matières EcoNyl (conçu avec du plastique retrouvé dans nos océans) ou encore de la laine Steiff pour faire office de fausse fourure. L’outdoor prend ainsi une place importante dans cette collection non exhaustive tandis que les ensembles sportswear se parent de logos, de messages ou d’imprimés océaniques.

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