Réseau social dédié au vintage et aux vêtements de seconde main, l’appli londonienne séduit les millenials grâce à son interface léchée.
Envie de faire du vide dans vos placards tout en arrondissant vos fins de mois ? Si Vinted et ebay restent des plateformes incontournables pour vendre ses objets en ligne, elles donnent parfois l’impression de visiter de vieux grenier poussiéreux où on n’a pas vraiment envie d’aller fouiller.
C’était sans compter sur Depop, nouveau carrefour du vintage et des vêtements d’occasion taillés sur-mesure pour la génération Z. Le point fort de cette caverne d’Ali Baba du vintage d’où on ressort forcément le panier rempli de trouvailles ? Son interface colorée au design léché, qui ressemble à s’y méprendre à celle d’Instagram. On peut s’y abonner à ses vendeurs préférés pour ne manquer aucune de leurs ventes, et liker leurs looks les plus inspirants. Oubliées, les wishlists d’antan : on peut y enregistrer ou «bookmarker» les articles qui nous tapent dans l’œil.
Influenceuses et célébrités y sont également présentes, et participent au buzz autour de l’appli en intensifiant le sentiment de proximité qui s’y joue entre les différents membres. En un clic, on peut ainsi s’offrir une robe ayant appartenu à Bella Thorne, Megan Thee Stallion, Tess Holliday ou l’influenceuse Paloma Elsesser, toutes distinguées par le même badge bleu que sur Insta.
Un coup de génie qui permet à cette appli basée outre-manche et créée en 2011 par Simon Beckerman de cibler la jeune génération, souvent rebutée par le design austère de ses concurrents. L’ingéniosité des fondateurs de cette marketplace nouvelle génération ne s’arrête pas là. En communiquant sur des causes chères à la jeune génération engagée, Depop titille la fibre écolo et militante de ses membres.
Son but ? Donner un sérieux coup de frais aux vêtements d’occasion, afin de «rendre la mode plus inclusive et diverse en évitant le gaspillage» d’après son propre statement. Une communication parfaitement maîtrisée qui tord le cou aux poncifs vieux jeu souvent rattachés à la mode de seconde main, que l’appli rebaptise opportunément «pre-loved»
Des stratégies qui portent leurs fruits, puisque 90% des membres de Depop sont âgés de moins de 26 ans.
Un succès fulgurant qui n’a pas manqué de provoquer l’intérêt des marques, intriguées par ce phénomène grandissant et soucieuses de rajeunir leurs cibles. Ainsi, Depop a créé des partenariats avec les labels mode les plus pointus, parmi lesquels Anna Sui, Rodarte, et le créateur british Richard Quinn.