Dans la rue, l’artiste camerounais Enfant Précoce a choisi de montrer ses premières toiles. Suivi par près de 35k fans, ses traits faussement enfantins et ses couleurs vives éclairent la capitale française.
De l’audace, il lui en a fallu à Enfant Précoce pour se faire connaître dans le monde de l’art. Avant « Enfant Précoce », il y a Francis Essoua Kalu. Le jeune peintre est né au Cameroun en 1989. Sa grand-mère lui transmet des histoires : celle de son vécu ou d’autres contes plus spirituels et mystiques. Ses souvenirs, l’artiste s’en nourrit jusqu’à son arrivée en France à l’âge de 9 ans.
Depuis, il s’exerce à la peinture acrylique, à l’huile et au stylo seul en autodidacte. Enfant Précoce n’a pris ni cours de dessin, ni de peinture : « Moi, à la base, mon premier médium – dans l’art en tout cas – c’est la danse. J’aimais beaucoup danser. Arrivé à mes 20 ans où j’ai voulu créer une marque de vêtements et que c’était moi l’illustrateur de la marque : c’est ce qui m’a amené à peindre ».
Dans ses tableaux, les couleurs éclatantes, les traits faussement naïfs et la géométrie dans les formes suffisent à décrire son art : un art onirique tourné vers l’amour et la spiritualité. Pudiquement, l’artiste avoue s’inspirer du travail de son oncle, Malam, son guide spirituel et artistique. A la fois, il laisse libre cours à son imagination. « Je suis en train d’apprendre à peindre. Je me déclare pas comme peintre mais plutôt comme artiste qui est en train d’apprendre un médium. J’apprends à mieux gérer mes couleurs, à créer quelque chose d’harmonieux ».
Enfant Précoce n’est pas un petit nouveau dans le monde de l’art. En 2018, le peintre avait déjà exposé dans plusieurs galeries. Au Sénégal, l’artiste a même participé à Dakart, la biennale de l’art africain contemporain. Mais ce qui l’a fait connaître, c’est sa manière audacieuse de présenter ses oeuvres dans la capitale française. En 2019, Enfant Précoce gambade à Paris avec ces toiles gigantesques et pose ses toiles dans la foule et devant des hauts-lieux culturels. Son happening, il l’appelle « Exposez-moi », Francis cherchait alors une galerie qui aurait souhaité exposer ses oeuvres. Avant ces dernières, il est remarqué sur Instagram où il poste ces tribulations.
« Ma première photo quand on l’a posté, c’était juste un brouillon et ça a motivé plein de gens à regarder mon travail. Il y a eu une émulation. Et cette émulation, on a essayé de la garder et d’en faire quelque chose de plus carré de plus propre ».