Muse de la mode, Petra Collins transpose sa vision magnétique et puissante de la féminité dans tout ce qu’elle entreprend. De ses shootings rétro vaporeux à son livre érotique Fairy Tales avec Alexa Demie en passant par sa marque I’m Sorry, l’artiste féministe torontoise de 28 ans remporte tous les suffrages.

Entre l’esthétique de Virgin Suicides signée Sofia Coppola et la nostalgie 90’s, il y a Petra. Cette canadienne que le monde artistique connaît depuis une bonne dizaine année. Née en 1992 d’un père canadien et d’une mère hongroise, Petra Collins s’empare d’un argentique 35mm à l’âge de 15 ans et ne le quitte plus jamais.

Si l’on considère que le lycée traditionnel ne fait pas vraiment son bonheur, intégrer une école d’art à l’âge de 16 ans s’avère être une idée brillante. Parallèlement à son cursus, elle devient l’assistante du photographe underground Richard Kern, célèbre pour ses clichés érotiques un brin provoc. Finalement, c’est à New-York qu’elle part tenter sa chance, pellicules en poches.
Et la grosse pomme a du bon. Son identité et son activisme de haute voltige s’affirment. En 2013, elle dessine le « period tee » pour la marque American Apparel. Un sexe féminin poilu et ensanglanté qui bouscule. Sa conscience féministe grandit lorsqu’elle lance la plateforme « The Ardorous ». Ici, les femmes sont invitées à présenter leur travail autour du corps féminin en brisant les stéréotypes et les normes. Franc succès.

Depuis le début de sa carrière en 2010, Petra Collins a signé une multitude d’éditos dans les grandes revues, de Vogue à Numéro en passant par une récente cover de Billie Eilish pour Rolling Stones. En 2017, elle tire le portrait de Frank Ocean pour le magazine underground berlinois 032C. Lorsqu’elle joue les mannequins, Petra devient égérie dans la campagne Gucci SS16. L’année suivante, c’est elle qui passe derrière la caméra de la maison italienne pour réaliser une campagne eyewear onirique. Et tout ceci n’est finalement que quelques lignes de son prodigieux curriculum vitae. Lorsqu’il s’agit de réalisation de clips, ce sont des artistes comme Selena Gomez, Lil Yachty ou Cardi B qui font appel à elle.

L’an dernier, elle décide de prendre la casquette de directrice artistique de sa propre marque : I’m Sorry. Ses collections sont distribuées en exclusivité sur le luxueux site e-commerce SSENSE. Le premier drop paru en septembre 2020 ? Des ensembles colorés saupoudrés de graphismes de mangas dessinés par Migo, des hoodies, des pyjamas ou encore des pièces sexy inspirées de la lingerie, comme des bodys en dentelles. Le tout proposé dans une palette de roses pastel, de verts et de bleus et quelques touches néon.
Cet attirail homewear dévoilé en plein milieu de la pandémie oscille entre l’univers teenage féérique que Petra chérit tant et sa vision de la liberté sexuelle de la femme. Tandis que Dua Lipa ou Charli XCX embrassent cette collection, le second drop paru en avril fait aussi l’unanimité. Impossible de ne pas craquer pour les crops tops, les mini-jupes et les bijoux aux inspirations années 2000.
Autre événement récent inclassable, la canadienne édite son troisième livre photo. Un ouvrage qui paraîtra au mois d’octobre aux éditions Rizzoli. Après Discharge en 2014 et Coming of Age en 2017 qui retraçait en images son intime passage de l’adolescence à l’âge adulte, Petra Collins dévoile Fairy Tales. Elle s’allie à la puissante actrice d’Euphoria Alexa Demie qui prend la forme d’une sirène, d’une sorcière, d’une fée, d’un elfe ou d’un ange déchu pour ce recueil de nouvelles érotiques et fantastiques écrit par les deux jeunes femmes. Inspiré des grands classiques des frères Grimm, de Charles Perrault et d’Hans Christian Andersen, l’ouvrage sonne comme une ode à la fascination infantile pour les contes de fées tout en l’ancrant dans une époque contemporaine où la sexualité de la femme est tout, sauf un tabou. Une collaboration d’ores et déjà emblématique.
